L’hommage de la commune à ses morts pour la France s’est déroulé en présence de quelques élu(e)s et d’un porte-drapeau.

Après la lecture du message de Mme Darrieussecq, ministre déléguée auprès de Mme la ministre des Armées, en charge de la Mémoire et des Anciens Combattants, l’énumération des Vernétois morts pour la France et des soldats de 2020 qui ont laissé leurs vies dans les conflits du monde, le traditionnel dépôt de gerbes a été suivi d’une minute de silence en leur mémoire. La Marseillaise ponctua ce moment.

Le mot du maire clôtura la cérémonie :

Monsieur le porte-drapeau,

Mesdames et messieurs les élu(e)s,

Nous nous retrouvons aujourd’hui 11 novembre 2020 pour commémorer « la victoire et la paix, l’hommage à tous les morts pour la France » dans des conditions exceptionnelles de contraintes sanitaires.

 Votre présence, ici, ce matin, devant notre monument aux morts témoignent de l’intérêt que nous portons à cette cérémonie du souvenir, mais aussi à l’idée de paix et son œuvre. Elle nous encourage à faire vivre la mémoire collective, lui donner un sens fort dans notre société.

Le 11ème jour du 11ème mois à la 11ème heure, les canons se taisaient. C’était en 1918. C’était il y a 102 ans.

 14-18 : 4 années de conflits, 8 millions de français, souvent très jeunes, mobilisés ; 1,5 millions de morts et disparus, 4,3 millions de blessés, de mutilés et de gueules cassés. De la « der des ders » on ne retient presque plus que les 20 millions d’âmes volées à travers le monde. Nul ne sort victorieux d’une telle guerre.

Pour la 1ère fois, l’emploi de moyens de tueries de masse, l’utilisation des armes chimiques, les déluges de feu et de fer s’abattirent sur les combattants les enterrant vivants, les déchiquetant. Toutes les familles furent touchées. Pas une n’a été épargnée par la douleur de la perte d’un être cher, d’un père, d’un frère, d’un proche ou d’un voisin. C’est toute la jeunesse de nos campagnes qui étaient terrés au fond des tranchées et des cratères d’obus.

Quant aux femmes, aux enfants, aux vieillards eux aussi pendant ces 4 longues années, ils ont enduré les peines et les privations. Ceux qui vivaient dans les régions touchées par le conflit ont connu l’exode. Ceux qui vivaient loin des champs de bataille furent mis à contribution et participèrent à l’effort de guerre.

Désormais, lorsque l’on évoque la grande guerre, on ne se limite plus à glorifier le sacrifice des Poilus. On raconte le rôle des femmes dans ce conflit, on évoque aussi les déserteurs et les fusillés pour l’exemple. On réinscrit ce conflit dans l’histoire de la construction européenne et dans celle du rapprochement franco-allemand. Toutes ces dimensions qui font partis aujourd’hui de notre mémoire collective, se sont peu à peu additionnées. Notre société se transforme, notre histoire s’enrichit.

Une chose ne change pas, c’est notre responsabilité à nous qui sommes les héritiers de cette histoire. Il est de notre devoir de l’enseigner à nos enfants, aux citoyens de demain.

Les guerres du 20ème siècle, que nous commémorons toujours qu’il fasse froid, qu’il vente ou qu’il pleuve sont aussi les guerres d’aujourd’hui. Nos soldats sont engagés dans de nombreux endroits du monde, y sont blessés ou y perdent la vie.

Si les conflits qui émaillent notre histoire sont lisibles, sont beaucoup moins traçables les haines de toutes sortes qui manipulent le désespoir et produisent des actes terroristes ou fondés sur le racisme. Les atrocités d’aujourd’hui perpétrées par des fanatiques nous rappellent à tous une œuvre inachevée, celle de notre capacité à vivre ensemble dans la diversité de nos origines.

En cette journée du souvenir, notre réponse reste la construction européenne, la solidarité, la liberté d’expression, l’éducation et la dimension laïque de la république française. Au quotidien veillons à opposer nos réponses de paix et de progrès à tous ceux qui voudraient nous engager dans une dangereuse marche arrière de l’histoire.

En ces temps fragiles, où les hommes doutent, recherchons toutes les valeurs d’échange, d’écoute, de compréhension, de tolérance, de solidarité qui concourent à établir et à protéger la Paix pour tous. Ce combat, que nous devons mener tous ensemble, aujourd’hui, unis représente le véritable hommage aux Poilus de 14-18.

S’il est vrai que les hommes meurent toujours 2 fois, la 1ère fois le jour de leur décès, et la seconde fois lorsque plus personne ne parle d’eux, ayons garde de toujours conserver le souvenir de nos poilus et du sacrifice de toute une génération. Ayons garde de toujours conserver le souvenir de toutes celles et de tous ceux qui ont donné leurs vies et qui continuent à le faire pour que nous vivions en paix dans un pays libre, fraternel et solidaire. En mémoire de leur sacrifice, soyons des citoyens responsables et construisons ensemble la république de demain.

Vive la paix,

Vive la République,

Vive la France